7  Introduction aux modèles de régression spatiale

Depuis une trentaine d’années, économètres, épidémiologistes et géographes développent et utilisent abondamment des méthodes de régression intégrant l’espace : modèles économétriques spatiaux, modèles géographiquement pondérés, analyses multiniveaux, etc. L’objectif de ce chapitre est de donner un aperçu de ces méthodes. Nous y décrivons principalement les différents modèles économétriques spatiaux, les modèles généralisés additifs avec une spline bivariée sur les coordonnées géographiques et les modèles géographiquement pondérés.

Liste des packages utilisés dans ce chapitre

  • Pour importer et manipuler des fichiers géographiques :
    • sf pour importer et manipuler des données vectorielles.
    • raster et terra pour manipuler des données matricielles.
  • Pour construire des cartes et des graphiques :
    • tmap est certainement le meilleur package pour la cartographie.
    • ggplot2 pour construire des graphiques.
  • Pour construire des modèles spatiaux :
    • spdep pour construire des matrices de pondération spatiales et calculer le I de Moran.
    • spatialreg pour construire des modèles économétriques spatiaux.
    • mgcv pour construire des modèles généralisés additifs avec une spline sur les coordonnées géographiques.
    • spgwr pour construire des régressions géographiquement pondérées.

Pour décrire les différents modèles, nous proposons d’utiliser le jeu de données spatiales LyonIris du package geocmeans. Ce jeu de données spatiales pour l’agglomération lyonnaise (France) comprend dix variables, dont quatre environnementales (EN) et six socioéconomiques (SE), pour les îlots regroupés pour l’information statistique (IRIS) de l’agglomération lyonnaise (tableau 7.1 et figure 7.1).

Tableau 7.1: Statistiques descriptives du jeu de données LyonIris
Nom Intitulé Type Moy. E.-T. Min. Max.
Lden Lden Bruit routier (Lden dB(A)) EN 55,6 4,9 33,9 71,7
NO2 NO2 Dioxyde d’azote (ug/m3) EN 28,7 7,9 12,0 60,2
PM25 PM25 Particules fines (PM\(_{2,5}\)) EN 16,8 2,1 11,3 21,9
VegHautPrt VegHautPrt Canopée (%) EN 18,7 10,1 1,7 53,8
Pct0_14 Pct0_14 Moins de 15 ans (%) SE 18,5 5,7 0,0 54,0
Pct_65 Pct_65 65 ans et plus (%) SE 16,2 5,9 0,0 45,1
Pct_Img Pct_Img Immigrants (%) SE 14,5 9,1 0,0 59,8
TxChom1564 TxChom1564 Taux de chômage SE 14,8 8,1 0,0 98,8
Pct_brevet Pct_brevet Personnes à faible scolarité (%) SE 23,5 12,6 0,0 100,0
NivVieMed NivVieMed Médiane du niveau de vie (milliers d’euros) SE 21,8 4,9 11,3 38,7

Figure 7.1: Cartographie des variables du jeu de données LyonIris

7.1 Modèles économétriques spatiaux

Régression linéaire multiple et modèles économétriques spatiaux

Dans cette section, nous décrivons uniquement les modèles économétriques spatiaux dont la variable dépendante est continue. Sommairement, ces modèles sont des extensions de la régression linéaire multiple dans laquelle est intégrée l’autocorrélation spatiale. Avant de lire cette section, il faut donc bien maîtriser la régression linéaire multiple. Si ce n’est pas le cas, nous vous invitons vivement à lire le chapitre suivant (Apparicio et Gelb 2022).

Ces deux dernières décennies, plusieurs ouvrages traitant des modèles économétriques spatiaux ont été publiés, surtout en anglais (LeSage et Pace 2008; Anselin et Rey 2014; Bivand et al. 2008). Ils méritent grandement d’être consultés, tout comme l’excellent livre en français de Jean Dubé et Diègo Legros (2014).

Pourquoi recourir à des modèles économétriques spatiaux?

Dans un modèle, les résidus (\(\epsilon\)) sont la différence entre les valeurs observées (\(y_i\)) et les valeurs prédites par le modèle (\(\widehat{y_i}\)). Une des hypothèses de la régression linéaire multiple est que les observations doivent être indépendantes les unes des autres (indépendance du terme d’erreur). Le non-respect de cette hypothèse produit des résultats biaisés, notamment pour les coefficients de régression.

Lorsque les observations sont des entités spatiales (polygones, points par exemple), si les résidus du modèle sont autocorrélés spatialement, il y a un problème de dépendance spatiale du modèle. Autrement dit, les observations ne sont pas spatialement indépendantes les unes des autres. Pour vérifier la dépendance spatiale d’un modèle, il suffit de calculer le I de Moran sur les résidus du modèle, comme décrit au chapitre 2 (section 2.3).

Autrement dit, un modèle de régression construit avec des données spatiales ne devrait pas avoir des résidus spatialement autocorrélés. Or, les modèles économétriques spatiaux permettent justement d’intégrer l’autocorrélation spatiale de différentes manières afin de s’assurer que l’hypothèse de l’indépendance du terme d’erreur est respectée.

7.1.1 Bref retour sur la régression linéaire multiple

À titre de rappel, la régression linéaire multiple permet de prédire et d’expliquer une variable dépendante (\(Y\)) en fonction de plusieurs variables indépendantes (\(X\)). L’équation de régression s’écrit alors :

\[ y_i = \beta_{0} + \beta_{1}x_{1i} + \beta_{2}x_{2i} +\ldots+ \beta_{k}x_{ki} + \epsilon_{i} \tag{7.1}\]

avec :

  • \(y_i\), la valeur de la variable dépendante Y pour l’observation i.
  • \(\beta_{0}\), la constante, soit la valeur prédite pour Y quand toutes les variables indépendantes sont égales à 0.
  • \(k\) le nombre de variables indépendantes.
  • \(\beta_{1}\) à \(\beta_{k}\), les coefficients de régression pour les variables indépendantes de 1 à k (\(X_{1}\) à \(X_{k}\)).
  • \(\epsilon_{i}\), le résidu pour l’observation de i, soit la partie de la valeur de \(y_i\) qui n’est pas expliquée par le modèle de régression.

Il existe plusieurs écritures simplifiées de cette équation. Dans le cadre de ce chapitre, nous utilisons la forme matricielle suivante :

\[ y = X\beta + \epsilon \tag{7.2}\]

avec :

  • \(y\), un vecteur de dimension \(n \times 1\) pour la variable dépendante, soit une colonne avec n observations.
  • \(X\), une matrice de dimension \(n \times (k + 1)\) pour les k variables indépendantes, incluant une autre colonne (avec la valeur de 1 pour les n observations) pour la constante, d’où \(k + 1\).
  • \(\beta\), un vecteur de dimension \(k + 1\), soit les coefficients de régression pour les k variables et la constante.
  • \(\epsilon\), un vecteur de dimension \(n \times 1\) pour les résidus.

Construction du modèle MCO dans R

Avec la fonction lm(), il est facile de construire un modèle de régression linéaire multiple basé sur la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Dans le code ci-dessous, la formule de l’équation du modèle est donc NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed. Notez que la variable dépendante et les variables indépendantes sont séparées avec un tilde (~). Quant à la fonction summary(NomDuModèle), elle affiche les résultats du modèle.

# Appel des différents packages utilisés dans le chapitre
library(spdep)
## Construction du modèle
Modele.MCO <- lm(NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                 data = LyonIris)
## Résultats du modèle
summary(Modele.MCO)

Call:
lm(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + 
    NivVieMed, data = LyonIris)

Residuals:
    Min      1Q  Median      3Q     Max 
-27.733  -4.457  -0.499   3.507  29.160 

Coefficients:
            Estimate Std. Error t value Pr(>|t|)    
(Intercept) 49.43296    2.99550  16.502  < 2e-16 ***
Pct0_14     -0.53352    0.06305  -8.461 2.94e-16 ***
Pct_65      -0.15047    0.05627  -2.674  0.00774 ** 
Pct_Img      0.28287    0.05113   5.532 5.12e-08 ***
Pct_brevet  -0.24004    0.03721  -6.451 2.63e-10 ***
NivVieMed   -0.31625    0.10180  -3.107  0.00200 ** 
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

Residual standard error: 6.685 on 500 degrees of freedom
Multiple R-squared:  0.2832,    Adjusted R-squared:  0.276 
F-statistic:  39.5 on 5 and 500 DF,  p-value: < 2.2e-16

Dépendance spatiale du modèle MCO?

Pour vérifier si ce modèle linéaire multiple a un problème de dépendance spatiale, nous calculons le I de Moran sur ses résidus avec la fonction lm.morantest, puis nous les cartographions.

## Matrice de contiguïté selon le partage d'un segment (Rook)
Rook <- poly2nb(LyonIris, queen=FALSE)
W.Rook <- nb2listw(Rook, zero.policy=TRUE, style = "W")
# Autocorrélation spatiale globale des résidus
lm.morantest(Modele.MCO, W.Rook, alternative="two.sided")

    Global Moran I for regression residuals

data:  
model: lm(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet +
NivVieMed, data = LyonIris)
weights: W.Rook

Moran I statistic standard deviate = 21.266, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: two.sided
sample estimates:
Observed Moran I      Expectation         Variance 
     0.587312061     -0.005375800      0.000776745 

Avec une valeur du I de Moran de 0,587 (p < 0,001), les résidus sont fortement autocorrélés spatialement, traduisant ainsi un problème de dépendance spatiale du modèle MCO et la nécessité de recourir à des modèles économétriques spatiaux. La cartographie des résidus à la figure 7.2 corrobore ce résultat.

library(tmap)
## Ajout de la colonne dans LyonIris avec les valeurs des résidus
LyonIris$ModeleMCO.Residus <- residuals(Modele.MCO)
## Cartographie
tmap_mode("plot")
tm_shape(LyonIris)+
  tm_fill(col="ModeleMCO.Residus", n = 5, style = "quantile", 
          legend.format = list(text.separator = "à"),
          palette = "-RdBu", title = "Résidus") +
  tm_layout(frame=FALSE) + 
  tm_scale_bar(breaks = c(0,5))

Figure 7.2: Cartographie des résidus du modèle de régression multiple

7.1.2 Les différents modèles spatiaux autorégressifs

Selon Jean Dubé et Diègo Legros, « cinq raisons peuvent motiver le choix d’un modèle autorégressif : la présence d’externalités, les effets d’entraînement, l’omission de variables importantes, la présence d’hétérogénéité spatiale des comportements, les effets mixtes » (2014, 120). Les effets mixtes peuvent être la combinaison d’externalités avec des effets d’entraînement ou encore d’externalités avec l’omission d’une ou de plusieurs variables importantes spatialement structurées.

7.1.2.1 Modèle SLX : autocorrélation spatiale sur les variables indépendantes

Dans un modèle SLX, l’autocorrélation spatiale est intégrée au niveau des variables indépendantes. Autrement dit, les variables indépendantes spatialement décalées (\(WX\)) sont introduites aussi dans le modèle. Par conséquent, la valeur de chaque unité spatiale du modèle est ainsi expliquée à la fois par ses propres caractéristiques et celles dans le voisinage ou à proximité en fonction de la matrice de pondération spatiale (\(W\)).

Rappel sur les variables spatialement décalées

Dans le chapitre 2 sur l’autocorrélation spatiale, nous avons vu comment calculer une variable spatialement décalée avec une matrice de pondération spatiale (figure 2.29). À titre de rappel, lorsque cette dernière est standardisée en ligne, elle correspond à la valeur moyenne dans le voisinage.

L’idée est alors d’introduire des externalités puisque les caractéristiques des entités spatiales proches ou voisines peuvent avoir un effet sur la variable dépendante (Dubé et Legros 2014). L’équation du modèle SLX, qui est estimée selon la méthode des moindres carrés ordinaires (comme la régression linéaire multiple), s’écrit alors :

\[ y = X\beta + WX\theta + \epsilon \tag{7.3}\]

avec :

  • \(y\), la variable dépendante.
  • \(X\), les variables indépendantes.
  • \(\beta\), les coefficients des variables indépendantes.
  • \(W\), la matrice de pondération spatiale.
  • \(WX\), les variables indépendantes spatiales décalées.
  • \(\theta\), les coefficients des variables indépendantes spatiales décalées.
  • \(\epsilon\), les résidus.

Construction du modèle SLX dans R

Le modèle SLX est construit avec la fonction lmSLX du package spatialreg (Bivand, Millo et Piras 2021). Remarquez, dans le code ci-dessous, le paramètre listw=W.Rook qui est utilisé pour spécifier la matrice de pondération spatiale.

library(spatialreg)
## Construction du modèle
Modele.SLX <- lmSLX(NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                   listw=W.Rook,     # matrice de pondération spatiale
                   data = LyonIris)  # dataframe
## Résultats du modèle
summary(Modele.SLX)

Call:
lm(formula = formula(paste("y ~ ", paste(colnames(x)[-1], collapse = "+"))), 
    data = as.data.frame(x), weights = weights)

Coefficients:
                Estimate    Std. Error  t value     Pr(>|t|)  
(Intercept)      5.068e+01   4.188e+00   1.210e+01   1.040e-29
Pct0_14         -2.040e-01   6.268e-02  -3.255e+00   1.211e-03
Pct_65          -3.771e-02   5.361e-02  -7.033e-01   4.822e-01
Pct_Img          1.041e-01   4.849e-02   2.146e+00   3.235e-02
Pct_brevet      -7.363e-02   3.550e-02  -2.074e+00   3.857e-02
NivVieMed       -1.844e-01   1.106e-01  -1.667e+00   9.617e-02
lag.Pct0_14     -7.759e-01   1.030e-01  -7.537e+00   2.315e-13
lag.Pct_65      -6.454e-02   9.115e-02  -7.081e-01   4.792e-01
lag.Pct_Img      6.465e-01   8.593e-02   7.524e+00   2.526e-13
lag.Pct_brevet  -3.013e-01   6.157e-02  -4.893e+00   1.344e-06
lag.NivVieMed   -1.805e-02   1.750e-01  -1.031e-01   9.179e-01

Effets directs, indirects et totaux

La formulation d’un modèle SLX implique deux types d’effets pour les variables indépendantes (\(X\)) :

  • les effets directs, soit ceux des caractéristiques des entités spatiales. Ils correspondent aux coefficients \(\beta\) des variables indépendantes (\(X\)). Autrement dit, pour une observation \(i\), à chaque augmentation d’une unité d’une caractéristique \(X\), la valeur de \(y_i\) va varier (augmenter ou diminuer) en fonction du coefficient \(\beta\).

  • les effets indirects, soit ceux des caractéristiques des entités spatiales voisines ou proches définies selon la matrice de pondération spatiale. Ils correspondent aux coefficients \(\theta\) des variables indépendantes spatialement décalées (\(WX\)). Autrement dit, les valeurs de \(WX\) des entités spatiales proches ou voisines \(j\) de \(i\) vont aussi être amenées à varier, impactant alors les valeurs \(y_j\) selon les coefficients \(\theta\).

Prenons l’exemple d’un modèle visant à prédire le prix de vente des maisons dans une ville en fonction de leurs caractéristiques des maisons, dont la superficie du jardin. Il est probable que plus la superficie du jardin de la maison \(i\) augmente, plus le prix de vente augmente également (effet direct, coefficient \(\beta\)). Cette augmentation de la taille du jardin aura aussi un impact sur le prix des maisons voisines puisque leur prix est dépendant de la taille des jardins des maisons voisines. Ainsi, chaque maison \(j\), voisine de \(i\) verra son prix augmenter à cause de l’augmentation de la taille du jardin de la maison \(i\) (effet indirect).

Pour capturer l’impact total sur le prix des maisons d’une augmentation de la superficie du jardin de la maison \(i\), il suffit de sommer son effet direct (augmentation du prix de la maison \(i\)) et son effet indirect (augmentation du prix des maisons \(j\)) pour obtenir son effet total.

Le code suivant permet de calculer ces effets directs et indirects.

## Effets directs, indirects et totaux (uniquement les coefficients)
impacts(Modele.SLX)
Impact measures (SlX, glht):
                Direct    Indirect      Total
Pct0_14    -0.20403803 -0.77590830 -0.9799463
Pct_65     -0.03770918 -0.06453809 -0.1022473
Pct_Img     0.10406359  0.64653923  0.7506028
Pct_brevet -0.07363272 -0.30128171 -0.3749144
NivVieMed  -0.18440960 -0.01804718 -0.2024568
## Effets directs, indirects et totaux (coefficients, valeurs de z et de p)
summary(impacts(Modele.SLX))
Impact measures (SlX, glht, n-k):
                Direct    Indirect      Total
Pct0_14    -0.20403803 -0.77590830 -0.9799463
Pct_65     -0.03770918 -0.06453809 -0.1022473
Pct_Img     0.10406359  0.64653923  0.7506028
Pct_brevet -0.07363272 -0.30128171 -0.3749144
NivVieMed  -0.18440960 -0.01804718 -0.2024568
========================================================
Standard errors:
               Direct   Indirect      Total
Pct0_14    0.06268202 0.10295210 0.10045332
Pct_65     0.05361420 0.09114695 0.08556272
Pct_Img    0.04849085 0.08593145 0.08060028
Pct_brevet 0.03549819 0.06157121 0.05975821
NivVieMed  0.11063207 0.17499339 0.14911021
========================================================
Z-values:
               Direct   Indirect     Total
Pct0_14    -3.2551283 -7.5365951 -9.755241
Pct_65     -0.7033432 -0.7080664 -1.194998
Pct_Img     2.1460460  7.5238953  9.312658
Pct_brevet -2.0742665 -4.8932234 -6.273857
NivVieMed  -1.6668729 -0.1031306 -1.357766

p-values:
           Direct    Indirect   Total     
Pct0_14    0.0011334 4.8184e-14 < 2.22e-16
Pct_65     0.4818419 0.47890    0.23209   
Pct_Img    0.0318693 5.3069e-14 < 2.22e-16
Pct_brevet 0.0380546 9.9198e-07 3.5221e-10
NivVieMed  0.0955397 0.91786    0.17454   

À la lecture des valeurs de p, nous constatons que seule la variable Pct0_14 a un impact direct et indirect significatif au seuil 0,01. L’augmentation d’un point de pourcentage de la population de moins de 15 ans est associé localement à une réduction de 0,20 de la concentration annuelle du dioxyde d’azote. Chez les entités voisines, cette réduction est de 0,78 et l’effet total est donc une réduction de 0,98.

Dépendance spatiale du modèle SLX?

Ce modèle a-t-il corrigé le problème de dépendance spatiale du modèle de régression linéaire classique? Avec une valeur du I de Moran de 0,605 (p < 0,001), les résidus sont toujours fortement autocorrélés spatialement (figure 7.3).

lm.morantest(Modele.SLX, W.Rook, alternative="two.sided")

    Global Moran I for regression residuals

data:  
model: lm(formula = formula(paste("y ~ ", paste(colnames(x)[-1],
collapse = "+"))), data = as.data.frame(x), weights = weights)
weights: W.Rook

Moran I statistic standard deviate = 21.951, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: two.sided
sample estimates:
Observed Moran I      Expectation         Variance 
    0.6046602748    -0.0072844321     0.0007771643 
LyonIris$SLX.Residus <- residuals(Modele.SLX)
tm_shape(LyonIris)+
  tm_fill(col="SLX.Residus", n = 5, style = "quantile", 
          legend.format = list(text.separator = "à"),
          palette = "-RdBu", title = "Résidus") +
  tm_layout(frame=FALSE) + 
  tm_scale_bar(breaks = c(0,5))

Figure 7.3: Cartographie des résidus du modèle SLX

7.1.2.2 Modèle SAR : autocorrélation spatiale sur la variable dépendante

Dans le modèle SAR (aussi appelé SAR-LAG), l’autocorrélation spatiale est intégrée au niveau de la variable dépendante (\(Wy\)), qui est ainsi spatialement décalée. L’idée générale est que la valeur de la variable dépendante pour une observation (\(y_i\)) peut être influencée par les valeurs de \(y\) des observations voisines et proches. L’exemple le plus classique est le prix de vente des maisons : il est influencé à la fois par les caractéristiques intrinsèques de la maison (\(X\), par exemple, la superficie habitable, le nombre de chambres à coucher, de salles de bains, etc.) et par le prix de vente des maisons voisines (\(Wy\)). Jean Dubé et Diègo Legros (2014) qualifient ce phénomène « d’effets d’entraînement ou d’effets de débordement (spillover effects) » (2014, 123). L’équation du modèle SAR s’écrit alors :

\[ y = Wy\rho + X\beta + \epsilon \tag{7.4}\]

avec :

  • \(y\), la variable dépendante.
  • \(W\), la matrice de pondération spatiale.
  • \(Wy\), la variable dépendante spatialement décalée.
  • \(\rho\) (prononcez rho), le coefficient de la variable dépendante spatialement décalée. Il varie de -1 à 1.
  • \(X\), les variables indépendantes.
  • \(\beta\), les coefficients des variables indépendantes.
  • \(\epsilon\), les résidus.

Construction du modèle SAR dans R

Le modèle SAR est construit avec la fonction lagsarlm du package spatialreg.

## Construction du modèle
Modele.SAR <- lagsarlm(NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                              listw=W.Rook,    # matrice de pondération spatiale
                              data = LyonIris, # dataframe
                              type = 'lag')    # Modèle lag par défaut
## Résultats du modèle
summary(Modele.SAR, Nagelkerke=TRUE)

Call:lagsarlm(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + 
    NivVieMed, data = LyonIris, listw = W.Rook, type = "lag")

Residuals:
      Min        1Q    Median        3Q       Max 
-12.86859  -1.88111  -0.49760   0.94464  18.21351 

Type: lag 
Coefficients: (asymptotic standard errors) 
             Estimate Std. Error z value  Pr(>|z|)
(Intercept)  7.838906   1.646232  4.7617 1.919e-06
Pct0_14     -0.098708   0.030554 -3.2306  0.001235
Pct_65      -0.034543   0.026957 -1.2814  0.200044
Pct_Img      0.030241   0.024491  1.2348  0.216917
Pct_brevet  -0.019234   0.017855 -1.0772  0.281384
NivVieMed   -0.098413   0.048985 -2.0090  0.044534

Rho: 0.87939, LR test value: 620.31, p-value: < 2.22e-16
Asymptotic standard error: 0.01942
    z-value: 45.283, p-value: < 2.22e-16
Wald statistic: 2050.5, p-value: < 2.22e-16

Log likelihood: -1366.157 for lag model
ML residual variance (sigma squared): 10.181, (sigma: 3.1908)
Nagelkerke pseudo-R-squared: 0.78962 
Number of observations: 506 
Number of parameters estimated: 8 
AIC: 2748.3, (AIC for lm: 3366.6)
LM test for residual autocorrelation
test value: 0.6198, p-value: 0.43112

Dans les résultats ci-dessus, la valeur de rho est de 0,88 (LR = 620, p < 0,001), traduisant un très fort effet d’entraînement. Autrement dit, lorsqu’en moyenne la concentration de dioxyde d’azote augmente dans les IRIS voisines (\(Wy\)), elle augmente aussi fortement chaque IRIS (\(y\)).

Effets directs, indirects et totaux

Tout comme le modèle SLX vu précédemment, la formulation du modèle SAR-LAG implique des effets particuliers. Reprenons l’exemple d’un modèle prédisant le prix de vente des maisons avec cette fois-ci un modèle de type SAR-LAG :

  1. L’augmentation de la superficie du jardin de la maison \(i\) va faire augmenter le prix de la maison \(i\) (\(y_i\)).
  2. Cette augmentation de prix de la maison \(i\) aura un impact sur les voisins de \(i\), soit les maisons \(j\), car leur prix dépend du prix de la maison \(i\) au travers du terme \(Wy\rho\) du modèle. Par exemple, si \(\rho\) vaut 0,8, alors 80% de l’augmentation du prix de \(i\) va se répercuter sur le prix des maisons \(j\).
  3. De même, les voisines des maisons \(j\), les maisons \(k\) vont aussi être impactées par le changement de prix des maisons \(j\) et ainsi de suite de voisins en voisins.
  4. Au final, la maison \(i\) verra son prix augmenter encore plus, car le prix de ses voisines aura augmenté par effet de rétroaction.

Ce processus de propagation est appelé l’effet d’entraînement ou de débordement (spillover) en économétrie.

L’effet original de l’augmentation de la taille du jardin sur la maison \(i\), combiné à l’augmentation par rétroaction, est appelé l’effet direct. L’effet cumulé de l’augmentation de la taille du jardin sur toutes les autres maisons (\(\neq i\)) est appelé l’effet indirect. La somme des effets indirects et des directs est appelée effets totaux.

À nouveau, il est possible d’utiliser la fonction impacts pour calculer ces effets directs et indirects.

## Effets directs, indirects et totaux (uniquement les coefficients)
impacts(Modele.SAR, listw = W.Rook, R = 999)
Impact measures (lag, exact):
                Direct   Indirect      Total
Pct0_14    -0.13878038 -0.6796248 -0.8184052
Pct_65     -0.04856624 -0.2378349 -0.2864012
Pct_Img     0.04251743  0.2082131  0.2507306
Pct_brevet -0.02704205 -0.1324283 -0.1594703
NivVieMed  -0.13836534 -0.6775923 -0.8159576
## Effets directs, indirects et totaux (coefficients, valeurs de z et de p)
summary(impacts(Modele.SAR, listw = W.Rook, R = 999), zstats = TRUE, short = TRUE)
Impact measures (lag, exact):
                Direct   Indirect      Total
Pct0_14    -0.13878038 -0.6796248 -0.8184052
Pct_65     -0.04856624 -0.2378349 -0.2864012
Pct_Img     0.04251743  0.2082131  0.2507306
Pct_brevet -0.02704205 -0.1324283 -0.1594703
NivVieMed  -0.13836534 -0.6775923 -0.8159576
========================================================
Simulation results ( variance matrix):
========================================================
Simulated standard errors
               Direct  Indirect     Total
Pct0_14    0.04171044 0.2291988 0.2667047
Pct_65     0.03870157 0.1984605 0.2362593
Pct_Img    0.03367672 0.1699692 0.2028774
Pct_brevet 0.02569598 0.1303690 0.1555568
NivVieMed  0.07007353 0.3644865 0.4313709

Simulated z-values:
              Direct  Indirect     Total
Pct0_14    -3.332586 -3.003001 -3.101887
Pct_65     -1.183668 -1.147990 -1.158221
Pct_Img     1.244177  1.213835  1.223470
Pct_brevet -1.057158 -1.024165 -1.032961
NivVieMed  -2.014393 -1.911071 -1.941983

Simulated p-values:
           Direct     Indirect  Total    
Pct0_14    0.00086043 0.0026733 0.0019229
Pct_65     0.23654445 0.2509727 0.2467737
Pct_Img    0.21343439 0.2248106 0.2211523
Pct_brevet 0.29043970 0.3057572 0.3016221
NivVieMed  0.04396825 0.0559955 0.0521391

L’interprétation des effets directs se rapproche de celle des coefficients classiques. Ainsi, selon ce modèle, l’augmentation du niveau de vie médian de 1000 € dans un IRIS est associée avec une diminution moyenne de la concentration de dioxyde d’azote de 0,14 dans cet IRIS. L’effet total est de -0.82, indiquant qu’en moyenne, l’augmentation de 1000 € du niveau de vie médian dans un IRIS est associée avec une diminution moyenne de 0,82 de la concentration de dioxyde d’azote dans l’ensemble des IRIS. Au final, l’effet indirect est simplement la différence entre l’effet total et l’effet direct. Nous pouvons constater ici que les effets indirects sont plus importants que les effets directs.

Dépendance spatiale du modèle SAR?

Ce modèle a-t-il corrigé le problème de dépendance spatiale du modèle de régression linéaire classique? Avec une valeur du I de Moran de -0,014 (p = 0,654), les résidus ne sont plus spatialement autocorrélés (figure 7.4).

## Autocorrélation spatiale des résidus
moran.mc(resid(Modele.SAR), W.Rook, nsim=999)

    Monte-Carlo simulation of Moran I

data:  resid(Modele.SAR) 
weights: W.Rook  
number of simulations + 1: 1000 

statistic = -0.014281, observed rank = 328, p-value = 0.672
alternative hypothesis: greater
## Cartographie des résidus
LyonIris$SAR.Residus <- resid(Modele.SAR)
tm_shape(LyonIris)+
  tm_fill(col="SAR.Residus", n = 5, style = "quantile", 
          legend.format = list(text.separator = "à"),
          palette = "-RdBu", title = "Résidus") +
  tm_layout(frame=FALSE) + 
  tm_scale_bar(breaks = c(0,5))

Figure 7.4: Cartographie des résidus du modèle SAR

7.1.2.3 Modèle SEM : autocorrélation spatiale sur le terme d’erreur

Dans le modèle SEM (Spatial Error Model, appelé aussi SAR-ERROR), l’intégration de l’autocorrélation spatiale est réalisée sur le terme d’erreur, ce qui pourrait se justifier par l’omission d’une variable dépendante spatialement structurée (Dubé et Legros 2014, 126). L’équation du modèle SEM s’écrit :

\[ y = X\beta + u \textrm{, } u = \lambda Wu + \epsilon \tag{7.5}\]

avec :

  • \(y\), la variable dépendante.
  • \(W\), la matrice de pondération spatiale.
  • \(\lambda\) (prononcez lambda), le coefficient sur le terme d’erreur spatialement décalé. Il varie de -1 à 1.
  • \(X\), les variables indépendantes.
  • \(\beta\), les coefficients des variables indépendantes.
  • \(\epsilon\), les résidus.

Construction du modèle SAR dans R

Le modèle SEM est construit avec la fonction errorsarlm du package spatialreg.

## Construction du modèle
Modele.SEM <- errorsarlm(NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                         listw=W.Rook,    # matrice de pondération spatiale
                         data = LyonIris) # dataframe
## Résultats du modèle
summary(Modele.SEM, Nagelkerke=TRUE)

Call:errorsarlm(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + 
    NivVieMed, data = LyonIris, listw = W.Rook)

Residuals:
      Min        1Q    Median        3Q       Max 
-12.86150  -1.83161  -0.44106   0.91029  17.94924 

Type: error 
Coefficients: (asymptotic standard errors) 
             Estimate Std. Error z value Pr(>|z|)
(Intercept) 30.544576   2.358173 12.9526  < 2e-16
Pct0_14     -0.035019   0.033393 -1.0487  0.29431
Pct_65      -0.026039   0.028970 -0.8988  0.36874
Pct_Img     -0.016770   0.026176 -0.6407  0.52175
Pct_brevet   0.023708   0.019074  1.2430  0.21388
NivVieMed   -0.146309   0.060273 -2.4274  0.01521

Lambda: 0.91138, LR test value: 613.15, p-value: < 2.22e-16
Asymptotic standard error: 0.01651
    z-value: 55.201, p-value: < 2.22e-16
Wald statistic: 3047.2, p-value: < 2.22e-16

Log likelihood: -1369.737 for error model
ML residual variance (sigma squared): 9.9971, (sigma: 3.1618)
Nagelkerke pseudo-R-squared: 0.78662 
Number of observations: 506 
Number of parameters estimated: 8 
AIC: 2755.5, (AIC for lm: 3366.6)

Dans les résultats ci-dessus, la valeur de lambda est de 0,91 (LR = 613, p < 0,001), traduisant une très forte autocorrélation spatiale sur le terme d’erreur.

Dépendance spatiale du modèle SEM?

Ce modèle a-t-il corrigé le problème de dépendance spatiale du modèle de régression linéaire classique? Avec une valeur du I de Moran de -0,013 (p = 0,614), les résidus ne sont plus spatialement autocorrélés.

## Autocorrélation spatiale des résidus
moran.mc(resid(Modele.SEM), W.Rook, nsim=999)

    Monte-Carlo simulation of Moran I

data:  resid(Modele.SEM) 
weights: W.Rook  
number of simulations + 1: 1000 

statistic = -0.011827, observed rank = 370, p-value = 0.63
alternative hypothesis: greater

7.1.2.4 Modèle SDM : autocorrélation spatiale sur la variable dépendante et les variables indépendantes

Le modèle SDM (Spatial Durbin Model) est un modèle mixte qui intègre à la fois l’autocorrélation spatiale sur la variable dépendante (\(Wy\), effets d’entraînement ou de débordement) et sur les variables indépendantes (\(WX\), externalités). Il s’écrit alors :

\[ y = Wy\rho + X\beta + WX\theta + \epsilon \tag{7.6}\]

avec :

  • \(y\), la variable dépendante.
  • \(W\), la matrice de pondération spatiale.
  • \(Wy\), la variable dépendante spatialement décalée.
  • \(\rho\), le coefficient de la variable dépendante spatialement décalée.
  • \(X\), les variables indépendantes.
  • \(\beta\), les coefficients des variables indépendantes.
  • \(WX\), les variables indépendantes spatiales décalées.
  • \(\theta\), les coefficients des variables indépendantes spatiales décalées.
  • \(\epsilon\), les résidus.

Construction du modèle SDM dans R

Le modèle SDM est construit avec la fonction lagsarlm du package spatialreg. Notez que le paramètre type = "mixed" spécifie l’utilisation d’un modèle mixte.

## Construction du modèle
Modele.DurbinSpatial <- lagsarlm(NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                       listw = W.Rook,    # matrice de pondération spatiale
                       data = LyonIris,   # dataframe
                       type = "mixed")
## Résultats du modèles
summary(Modele.DurbinSpatial, Nagelkerke=TRUE)

Call:lagsarlm(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + 
    NivVieMed, data = LyonIris, listw = W.Rook, type = "mixed")

Residuals:
      Min        1Q    Median        3Q       Max 
-12.60922  -1.77753  -0.43909   0.99252  18.15526 

Type: mixed 
Coefficients: (asymptotic standard errors) 
                 Estimate Std. Error z value Pr(>|z|)
(Intercept)     8.1130457  2.5671301  3.1604 0.001576
Pct0_14        -0.0574046  0.0344908 -1.6643 0.096043
Pct_65         -0.0238715  0.0293647 -0.8129 0.416256
Pct_Img         0.0048364  0.0266560  0.1814 0.856025
Pct_brevet      0.0112746  0.0195259  0.5774 0.563656
NivVieMed      -0.1463876  0.0605853 -2.4162 0.015682
lag.Pct0_14    -0.1242574  0.0581170 -2.1381 0.032512
lag.Pct_65      0.0255480  0.0499646  0.5113 0.609125
lag.Pct_Img     0.1559952  0.0482138  3.2355 0.001214
lag.Pct_brevet -0.0883930  0.0342496 -2.5809 0.009856
lag.NivVieMed   0.1032469  0.0960201  1.0753 0.282257

Rho: 0.84127, LR test value: 492.38, p-value: < 2.22e-16
Asymptotic standard error: 0.023363
    z-value: 36.009, p-value: < 2.22e-16
Wald statistic: 1296.7, p-value: < 2.22e-16

Log likelihood: -1353.106 for mixed model
ML residual variance (sigma squared): 9.9845, (sigma: 3.1598)
Nagelkerke pseudo-R-squared: 0.8002 
Number of observations: 506 
Number of parameters estimated: 13 
AIC: 2732.2, (AIC for lm: 3222.6)
LM test for residual autocorrelation
test value: 0.0748, p-value: 0.78447

Effets directs, indirects et totaux

# Effets directs, indirects et totaux (uniquement les coefficients)
impacts(Modele.DurbinSpatial, listw = W.Rook, R = 999)
Impact measures (mixed, exact):
                Direct    Indirect       Total
Pct0_14    -0.12369039 -1.02079497 -1.14448536
Pct_65     -0.02177191  0.03233406  0.01056215
Pct_Img     0.06632543  0.94692639  1.01325182
Pct_brevet -0.01903815 -0.46681402 -0.48585217
NivVieMed  -0.15403413 -0.11775603 -0.27179016
# Effets directs, indirects et totaux (coefficients, valeurs de z et de p)
summary(impacts(Modele.DurbinSpatial, listw = W.Rook, R = 999), zstats = TRUE, short = TRUE)
Impact measures (mixed, exact):
                Direct    Indirect       Total
Pct0_14    -0.12369039 -1.02079497 -1.14448536
Pct_65     -0.02177191  0.03233406  0.01056215
Pct_Img     0.06632543  0.94692639  1.01325182
Pct_brevet -0.01903815 -0.46681402 -0.48585217
NivVieMed  -0.15403413 -0.11775603 -0.27179016
========================================================
Simulation results ( variance matrix):
========================================================
Simulated standard errors
               Direct  Indirect     Total
Pct0_14    0.04395102 0.3415145 0.3696443
Pct_65     0.03551375 0.2766147 0.2984711
Pct_Img    0.03358088 0.2743905 0.2950035
Pct_brevet 0.02438880 0.1994724 0.2154291
NivVieMed  0.06591718 0.4864209 0.5175245

Simulated z-values:
               Direct   Indirect       Total
Pct0_14    -2.8299096 -3.0224749 -3.12894417
Pct_65     -0.6151741  0.1468361  0.06288675
Pct_Img     1.9533727  3.5113268  3.48833431
Pct_brevet -0.7891259 -2.3432921 -2.25906373
NivVieMed  -2.3427029 -0.2177384 -0.50304262

Simulated p-values:
           Direct    Indirect   Total     
Pct0_14    0.0046561 0.00250717 0.00175436
Pct_65     0.5384398 0.88326143 0.94985669
Pct_Img    0.0507755 0.00044588 0.00048604
Pct_brevet 0.4300384 0.01911441 0.02387942
NivVieMed  0.0191446 0.82763292 0.61493431

Dépendance spatiale du modèle SDM?

moran.mc(resid(Modele.DurbinSpatial), W.Rook, nsim=999)

    Monte-Carlo simulation of Moran I

data:  resid(Modele.DurbinSpatial) 
weights: W.Rook  
number of simulations + 1: 1000 

statistic = -0.0046127, observed rank = 468, p-value = 0.532
alternative hypothesis: greater

7.1.2.5 Modèle SDEM : autocorrélation spatiale sur les variables indépendantes et sur le terme d’erreur

Le modèle SDEM (Spatial Durbin Error Model en anglais) est un autre modèle mixte qui intègre à la fois l’autocorrélation spatiale sur les valeurs indépendantes (\(WX\), externalités) et sur le terme d’erreur (\(u = \lambda Wu + \epsilon\)). Il s’écrit alors :

\[ y = X\beta + WX\theta + u \textrm{, } u = \lambda Wu + \epsilon \tag{7.7}\]

avec :

  • \(y\), la variable dépendante.
  • \(W\), la matrice de pondération spatiale.
  • \(X\), les variables indépendantes.
  • \(\beta\), les coefficients des variables indépendantes.
  • \(WX\), les variables dépendantes spatiales décalées.
  • \(\theta\), les coefficients des variables indépendantes spatiales décalées.
  • \(\lambda\) (prononcez lambda), le coefficient sur le terme d’erreur spatialement décalé.
  • \(\epsilon\), les résidus.

Construction du modèle SDEM dans R

Le modèle SDEM est construit avec la fonction errorsarlm du package spatialreg. Notez que le paramètre etype = "mixed" spécifie l’utilisation d’un modèle mixte.

## Construction du modèle
Modele.DurbinErreur <- errorsarlm(NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                                  listw=W.Rook,    # matrice de pondération spatiale
                                  data = LyonIris, # dataframe
                                  etype = 'emixed')
## Résultats du modèle
summary(Modele.DurbinErreur, Nagelkerke=TRUE)

Call:errorsarlm(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + 
    NivVieMed, data = LyonIris, listw = W.Rook, etype = "emixed")

Residuals:
      Min        1Q    Median        3Q       Max 
-12.99324  -1.82407  -0.45644   1.06084  18.21108 

Type: error 
Coefficients: (asymptotic standard errors) 
                Estimate Std. Error z value  Pr(>|z|)
(Intercept)    37.061010   6.501018  5.7008 1.192e-08
Pct0_14        -0.081998   0.041699 -1.9664   0.04925
Pct_65         -0.026329   0.034714 -0.7585   0.44817
Pct_Img         0.004656   0.031028  0.1501   0.88072
Pct_brevet      0.009785   0.023884  0.4097   0.68203
NivVieMed      -0.167855   0.068005 -2.4683   0.01358
lag.Pct0_14    -0.176747   0.102345 -1.7270   0.08417
lag.Pct_65      0.010533   0.089183  0.1181   0.90599
lag.Pct_Img     0.092785   0.079704  1.1641   0.24437
lag.Pct_brevet -0.038048   0.056688 -0.6712   0.50211
lag.NivVieMed  -0.102531   0.172405 -0.5947   0.55204

Lambda: 0.8976, LR test value: 464.09, p-value: < 2.22e-16
Asymptotic standard error: 0.018242
    z-value: 49.204, p-value: < 2.22e-16
Wald statistic: 2421, p-value: < 2.22e-16

Log likelihood: -1367.25 for error model
ML residual variance (sigma squared): 10.046, (sigma: 3.1696)
Nagelkerke pseudo-R-squared: 0.78871 
Number of observations: 506 
Number of parameters estimated: 13 
AIC: 2760.5, (AIC for lm: 3222.6)

Effets directs, indirects et totaux

## Effets directs, indirects et totaux (uniquement les coefficients)
impacts(Modele.DurbinErreur, listw = W.Rook, R = 999)
Impact measures (SDEM, glht):
                 Direct    Indirect       Total
Pct0_14    -0.081997642 -0.17674683 -0.25874447
Pct_65     -0.026329370  0.01053248 -0.01579689
Pct_Img     0.004656039  0.09278511  0.09744115
Pct_brevet  0.009784961 -0.03804813 -0.02826317
NivVieMed  -0.167855498 -0.10253070 -0.27038620
## Effets directs, indirects et totaux (coefficients, valeurs de z et de p)
summary(impacts(Modele.DurbinErreur, listw = W.Rook, R = 999), zstats = TRUE, short = TRUE)
Impact measures (SDEM, glht, n):
                 Direct    Indirect       Total
Pct0_14    -0.081997642 -0.17674683 -0.25874447
Pct_65     -0.026329370  0.01053248 -0.01579689
Pct_Img     0.004656039  0.09278511  0.09744115
Pct_brevet  0.009784961 -0.03804813 -0.02826317
NivVieMed  -0.167855498 -0.10253070 -0.27038620
========================================================
Standard errors:
               Direct   Indirect      Total
Pct0_14    0.04169878 0.10234506 0.13146453
Pct_65     0.03471367 0.08918350 0.11192948
Pct_Img    0.03102807 0.07970364 0.09949722
Pct_brevet 0.02388387 0.05668833 0.07344175
NivVieMed  0.06800483 0.17240549 0.21172909
========================================================
Z-values:
               Direct   Indirect      Total
Pct0_14    -1.9664279 -1.7269698 -1.9681695
Pct_65     -0.7584727  0.1180989 -0.1411325
Pct_Img     0.1500589  1.1641264  0.9793354
Pct_brevet  0.4096890 -0.6711810 -0.3848379
NivVieMed  -2.4682880 -0.5947067 -1.2770385

p-values:
           Direct   Indirect Total   
Pct0_14    0.049249 0.084173 0.049049
Pct_65     0.448168 0.905989 0.887765
Pct_Img    0.880718 0.244373 0.327414
Pct_brevet 0.682034 0.502105 0.700358
NivVieMed  0.013576 0.552040 0.201589

Dépendance spatiale du modèle SDEM?

Avec une valeur du I de Moran de -0,010 (p = 0,619), les résidus du modèle SDEM ne sont pas spatialement autocorrélés.

moran.mc(resid(Modele.DurbinErreur), W.Rook, nsim=999)

    Monte-Carlo simulation of Moran I

data:  resid(Modele.DurbinErreur) 
weights: W.Rook  
number of simulations + 1: 1000 

statistic = -0.010362, observed rank = 393, p-value = 0.607
alternative hypothesis: greater

7.1.3 Quel modèle choisir?

7.1.3.1 Tests du multiplicateur de Lagrange sur le modèle MCO

L’utilisation des tests du multiplicateur de Lagrange (simple et robuste) a été largement popularisée par Anselin et al. (1996) pour vérifier si le recours à un modèle autorégressif est nécessaire, comparativement à un modèle de régression classique (MCO). Les tests sont calculés sur le modèle MCO avec la fonction lm.LMtests et une matrice de pondération spatiale. Ces tests permettent aussi de choisir entre les modèles SAR et SEM. La démarche suivante peut être utilisée pour choisir un modèle :

  1. Si toutes les valeurs des tests (simples et robustes) sont non significatives (p > 0,05), alors le recours à un modèle autorégressif n’est pas nécessaire. Nous pouvons conserver le modèle de régression classique (MCO).
  2. Si les valeurs de LMlag ou RLMlag sont non significatives (p > 0,05), alors le recours au modèle SAR n’est pas nécessaire.
  3. Si les valeurs de LMerr ou RLMerr sont non significatives (p > 0,05), alors le recours au modèle SEM n’est pas nécessaire.
  4. Si les valeurs de RLMlag et RLMerr sont significatives (p < 0,001), nous choisissons le modèle ayant la plus forte statistique.

Dans les résultats ci-dessous, nous ne retenons pas le modèle SEM car la valeur de 0,740 pour le RLMerr n’est pas significative (p = 0,3898). Par contre, les valeurs de LMlag et de RLMlag (555 et 123) sont significatives, ce qui justifie la sélection du modèle SAR.

summary(lm.LMtests(model = Modele.MCO,
                   listw = W.Rook,
                   test = c("LMlag","LMerr","RLMlag","RLMerr")))
    Rao's score (a.k.a Lagrange multiplier) diagnostics for spatial
    dependence
data:  
model: lm(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet +
NivVieMed, data = LyonIris)
test weights: listw
 
         statistic parameter p.value    
RSlag    554.65778         1  <2e-16 ***
RSerr    432.83282         1  <2e-16 ***
adjRSlag 122.56452         1  <2e-16 ***
adjRSerr   0.73955         1  0.3898    
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

7.1.3.2 Comparaison des modèles mixtes et non mixtes

Nous avons vu qu’il existe deux modèles mixtes (SDM et SDEM). Il convient alors de vérifier si le recours d’un modèle mixte est justifié comparativement à un modèle non mixte. Dans le code ci-dessous, nous vérifions si le modèle SDM est statistiquement différent du modèle SAR avec les fonctions LR.Sarlm et anova. Les résultats signalent un écart significatif des valeurs du log-vraisemblance (26,101, p < 0,001). Par conséquent, ce modèle mixte a un apport significatif.

## SDM et SEM sont-ils significativement différents?
LR.Sarlm(Modele.DurbinSpatial, Modele.SAR)

    Likelihood ratio for spatial linear models

data:  
Likelihood ratio = 26.101, df = 5, p-value = 8.528e-05
sample estimates:
Log likelihood of Modele.DurbinSpatial           Log likelihood of Modele.SAR 
                             -1353.106                              -1366.157 
anova(Modele.DurbinSpatial, Modele.SAR)
                     Model df    AIC  logLik Test L.Ratio    p-value
Modele.DurbinSpatial     1 13 2732.2 -1353.1    1                   
Modele.SAR               2  8 2748.3 -1366.2    2  26.101 8.5283e-05

À l’inverse, la différence entre les valeurs du log-vraisemblance des modèles SDEM et SEM n’est pas significative (4,9728, p = 0,42), signalant que l’utilisation d’un modèle SDEM comparativement à un modèle SEM n’est pas nécessaire.

## SDEM et SEM sont-ils significativement différents?
LR.Sarlm(Modele.DurbinErreur, Modele.SEM)

    Likelihood ratio for spatial linear models

data:  
Likelihood ratio = 4.9728, df = 5, p-value = 0.4192
sample estimates:
Log likelihood of Modele.DurbinErreur          Log likelihood of Modele.SEM 
                            -1367.250                             -1369.737 
anova(Modele.DurbinErreur, Modele.SEM)
                    Model df    AIC  logLik Test L.Ratio p-value
Modele.DurbinErreur     1 13 2760.5 -1367.2    1                
Modele.SEM              2  8 2755.5 -1369.7    2  4.9728  0.4192

7.1.3.3 Mesures AIC et BIC et dépendance spatiale

Le critère d’information d’Akaike (AIC) et le critère d’information bayésien (BIC) sont largement utilisés pour évaluer la qualité d’ajustement du modèle. Plus leurs valeurs sont faibles, meilleur est le modèle. Il est donc possible de comparer leurs valeurs pour les différents modèles (MCO, SLX, SAR, SEM, SDM et SDEM). Nous pouvons aussi comparer l’autocorrélation spatiale des résidus des modèles avec le I de Moran.

## Valeurs d'AIC et de BIC
AICs <- AIC(Modele.MCO, Modele.SLX, Modele.SAR, Modele.SEM, 
            Modele.DurbinSpatial, Modele.DurbinErreur)
BICs <- BIC(Modele.MCO, Modele.SLX, Modele.SAR, Modele.SEM, 
            Modele.DurbinSpatial, Modele.DurbinErreur)
## Autocorrélation spatiale des résidus
IMoran.MCO <- moran.mc(resid(Modele.MCO), W.Rook, nsim=999)
IMoran.SLX <- moran.mc(resid(Modele.SLX), W.Rook, nsim=999)
IMoran.SLM <- moran.mc(resid(Modele.SAR), W.Rook, nsim=999)
IMoran.SEM <- moran.mc(resid(Modele.SEM), W.Rook, nsim=999)
IMoran.DurbinS <- moran.mc(resid(Modele.DurbinSpatial), W.Rook, nsim=999)
IMoran.DurbinE <- moran.mc(resid(Modele.DurbinErreur), W.Rook, nsim=999)
MoranI.s <- c(IMoran.MCO$statistic, IMoran.SLX$statistic,
             IMoran.SLM$statistic, IMoran.SEM$statistic,
             IMoran.DurbinS$statistic, IMoran.DurbinE$statistic)
MoranI.p <- c(IMoran.MCO$p.value, IMoran.SLX$p.value,
             IMoran.SLM$p.value, IMoran.SEM$p.value,
             IMoran.DurbinS$p.value, IMoran.DurbinE$p.value)
## Tableau
Comparaison <- data.frame(Modele = c("MCO", "SLX", "SAR", "SEM", "Durbin S", "Durbin E"),
                          AIC = AICs$AIC,
                          BIC = BICs$BIC,
                          dl = AICs$df,
                          MoranI = MoranI.s,
                          MoranIp = MoranI.p)
Comparaison
    Modele      AIC      BIC dl       MoranI MoranIp
1      MCO 3366.626 3396.212  7  0.587312061   0.001
2      SLX 3222.594 3273.313 12  0.604660275   0.001
3      SAR 2748.314 2782.126  8 -0.014281059   0.653
4      SEM 2755.474 2789.286  8 -0.011826605   0.642
5 Durbin S 2732.212 2787.157 13 -0.004612686   0.519
6 Durbin E 2760.501 2815.446 13 -0.010361653   0.616

Quelques lignes de code suffisent pour créer deux graphiques permettant de comparer visuellement les résultats des différents modèles (figure 7.5). Les résultats démontrent que :

  • Les modèles MCO et SLX ont un problème de dépendance spatiale puisque leurs résidus sont significativement autocorrélés spatialement. Par conséquent, ils ne devraient pas être retenus.
  • Les modèles SDM, SAR et SEM sont les plus performants avec les valeurs d’AIC les plus faibles.
library(ggplot2)
library(ggpubr)
## Graphique pour l'autocorrélation spatiale
g1 <- ggplot(data=Comparaison, aes(x=reorder(Modele,MoranI), y=MoranI)) +
      geom_segment(aes(x=reorder(Modele, MoranI),
                   xend=reorder(Modele, MoranI),
                   y=0, yend=MoranI)) +
  geom_point( size=4,fill="red",shape=21)+
  xlab("Modèle") + ylab("I de Moran")+
  labs(title="Autocorrélation spatiale des résidus",
       caption="Plus la valeur du I de Moran est faible, \nmoins il y a d'autocorrélation spatiale.")
## Graphique pour les valeurs d'AIC
g2 <- ggplot(data=Comparaison, aes(x=reorder(Modele,AIC), y=AIC)) +
  geom_segment(aes(x=reorder(Modele, AIC),
                   xend=reorder(Modele, AIC),
                   y=0, yend=AIC)) +
  geom_point( size=4,fill="red",shape=21)+
  xlab("Modèle") + ylab("AIC")+
  labs(title="Qualité d'ajustement du modèle",
       caption="Plus la valeur d'AIC est faible, \nplus le modèle est performant.")
## Figure avec les deux graphiques
ggarrange(g1, g2)

Figure 7.5: Comparaison des différents modèles

7.2 Modèles généralisés additifs (GAM) avec une spline bivariée sur les coordonnées géographiques

Les modèles généralisés additifs (Generalized additive models en anglais) permettent d’intégrer à la fois des effets linéaires et des effets non linéaires avec des splines. Ils peuvent alors être utilisés en intégrant une spline bivariée sur les coordonnées géographiques des centroïdes des entités spatiales.

Modèles généralisés additifs

Pour une description détaillée des modèles généralisés additifs, nous vous invitons vivement à lire le chapitre suivant (Apparicio et Gelb 2022).

7.2.1 Principe de base d’un GAM intégrant l’espace

Avec une spline bivariée sur les coordonnées géographiques, l’équation d’un modèle généralisé additif s’écrit :

\[ g(Y) \ = \beta_{0} \ + X\beta + s(CoordX,CoordY) \ + \epsilon \tag{7.8}\]

avec :

  • \(y\), la variable dépendante.
  • \(\beta_{0}\), la constante.
  • \(X\), les variables indépendantes.
  • \(\beta\), les coefficients des variables dépendantes.
  • \(s(CoordX,CoordY)\), spline bivariée sur les coordonnées x et y.
  • \(\epsilon\), les résidus.

L’intérêt de recourir à une spline bivariée sur les coordonnées géographiques est double :

  1. Contrôler l’effet de la localisation sur la variable dépendante (\(y\)). Les coefficients des autres variables indépendantes sont ainsi obtenus une fois l’espace pris en compte.

  2. Évaluer l’effet de la localisation (patron spatial), une fois les autres variables indépendantes contrôlées. Autrement dit, toutes choses étant égales par ailleurs, quel est l’effet de la localisation sur la variable dépendante?

7.2.2 Construction d’un modèle GAM dans R

7.2.2.1 Réalisation du modèle GAM

Pour construire des modèles GAM dans R, nous utilisons la fonction gam du package mgcv (Wood 2011).

library(mgcv)
## Ajout des coordonnées X et Y dans LyonIris 
xy <- st_coordinates(st_centroid(LyonIris))
LyonIris$X <- xy[,1]
LyonIris$Y <- xy[,2]
## Construction du modèle GAM
Modele.GAM1 <- gam(NO2 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed+
                          s(X, Y),    # spline sur les coordonnées X, Y
                    data = LyonIris)  # dataframe
## Résultats du modèle
summary(Modele.GAM1)

Family: gaussian 
Link function: identity 

Formula:
NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + NivVieMed + s(X, 
    Y)

Parametric coefficients:
             Estimate Std. Error t value Pr(>|t|)    
(Intercept) 30.402313   2.156322  14.099   <2e-16 ***
Pct0_14     -0.053641   0.046224  -1.160    0.246    
Pct_65      -0.056310   0.038476  -1.463    0.144    
Pct_Img      0.008033   0.035397   0.227    0.821    
Pct_brevet   0.043874   0.027518   1.594    0.112    
NivVieMed   -0.043282   0.072461  -0.597    0.551    
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

Approximate significance of smooth terms:
        edf Ref.df     F p-value    
s(X,Y) 26.5  28.62 27.22  <2e-16 ***
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

R-sq.(adj) =  0.715   Deviance explained = 73.3%
GCV = 18.814  Scale est. = 17.605    n = 506

Les résultats ci-dessus signalent que la localisation a un effet très significatif puisque (s(X,Y) = 26,5 avec p < 0,001). Notez que la valeur de p permet de déterminer si la spline bivariée (et donc l’espace) a ou non un effet significatif. Si la valeur de p est supérieure à 0,05, alors il n’est pas nécessaire de conserver la spline bivariée sur les coordonnées géographiques.

De plus, le code ci-dessous permet de constater que le modèle GAM est plus performant que le modèle linéaire multiple classique (MCO).

anova(Modele.MCO, Modele.GAM1)
Analysis of Variance Table

Model 1: NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + NivVieMed
Model 2: NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + NivVieMed + s(X, 
    Y)
  Res.Df     RSS   Df Sum of Sq      F    Pr(>F)    
1  500.0 22346.0                                    
2  473.5  8336.1 26.5     14010 30.029 < 2.2e-16 ***
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

Nous pouvons aussi introduire une spline plus complexe en augmentant le nombre de nœuds à 40.

Modele.GAM2 <- gam(NO2 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed+
                          s(X, Y, k= 40), data = LyonIris)
summary(Modele.GAM2)

Family: gaussian 
Link function: identity 

Formula:
NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + NivVieMed + s(X, 
    Y, k = 40)

Parametric coefficients:
             Estimate Std. Error t value Pr(>|t|)    
(Intercept) 30.372093   2.088160  14.545   <2e-16 ***
Pct0_14     -0.055294   0.044285  -1.249   0.2124    
Pct_65      -0.049122   0.036870  -1.332   0.1834    
Pct_Img      0.002226   0.033722   0.066   0.9474    
Pct_brevet   0.052229   0.026315   1.985   0.0478 *  
NivVieMed   -0.050991   0.070081  -0.728   0.4672    
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

Approximate significance of smooth terms:
         edf Ref.df     F p-value    
s(X,Y) 35.68  38.51 24.27  <2e-16 ***
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

R-sq.(adj) =  0.747   Deviance explained = 76.7%
GCV = 17.014  Scale est. = 15.613    n = 506

La valeur plus faible d’AIC pour le second modèle GAM signale qu’il est plus performant que le premier.

AIC(Modele.MCO, Modele.GAM1, Modele.GAM2)
                  df      AIC
Modele.MCO   7.00000 3366.626
Modele.GAM1 33.50046 2920.682
Modele.GAM2 42.67520 2868.355

7.2.2.2 Visualisation de l’effet de l’espace

Pour visualiser les prédictions du modèle dans l’espace, toutes choses étant égales par ailleurs, nous utilisons la fonction vis.gam (figure 7.6). Les contours signalent qu’au centre de Lyon, les valeurs de dioxyde d’azote sont les plus élevées et dépassent même 40 \(\mu\)g/m3.

vis.gam(Modele.GAM2, view=c("X", "Y"), plot.type = "contour", color="terrain")

Figure 7.6: Visualisation des prédictions dans l’espace avec la fonction vis.gam

Toutefois, il est plus intéressant de la représenter dans un raster, une fois contrôlées les autres variables indépendantes. Pour ce faire, six étapes sont nécessaires :

  1. Créer une grid.
  2. Fixer les autres paramètres à leur moyenne respective.
  3. Calculer la prédiction pour la localisation.
  4. Centrer la prédiction.
  5. Construire le raster avec les prédictions.
  6. Découper et cartographier le raster.
library(raster)
library(terra)
## Étape 1 : création d'une grid pour la prédiction de 100 mètres de résolution spatiale
Xcoords <- seq(min(LyonIris$X-100), max(LyonIris$X+100), by=100)
Ycoords <- seq(min(LyonIris$Y-100), max(LyonIris$Y+100), by=100)
PredDF <- expand.grid(Xcoords,Ycoords)
names(PredDF) <- c("X","Y")
## Étape 2 : fixation de tous les autres paramètres à leur moyenne
for(Var in c("VegHautPrt","Pct0_14","Pct_65","Pct_Img","Pct_brevet", "NivVieMed")){
  PredDF[[Var]] <- mean(LyonIris[[Var]])
}
## Étape 3 : calcul de la prédiction
PredDF$PM25 <- predict(Modele.GAM2,newdata=PredDF)
## Étape 4 : centrage de la prédiction (sans la constante)
PredDF$CenterPredPM25 <- PredDF$PM25 - mean(PredDF$PM25)
### Étape 5 : construction du raster
rasterGAM <- rasterFromXYZ(PredDF[, c("X", "Y", "CenterPredPM25")])
crs(rasterGAM) <- crs(as(LyonIris, "Spatial"))
rasterGAM <- rast(rasterGAM)
### Étape 6 : découpage et cartographie du raster
LyonIris.SpatVector <- vect(LyonIris)
rasterGAM <- terra::mask(rasterGAM, LyonIris.SpatVector)
terra::plot(rasterGAM)

Figure 7.7: Visualisation de l’effet de la localisation centrée sur zéro

La figure 7.7 signale que dans le centre de Lyon, le dioxyde d’azote est plus élevé de 10 à 20 \(\mu\)g/m3, toutes choses étant égales par ailleurs. À l’inverse, dans les zones périphériques, il est faible. Cela signale un net patron spatial décroissant du centre vers la périphérie.

7.2.2.3 Dépendance spatiale du modèle GAM

Par contre, bien que l’autocorrélation spatiale des résidus du modèle GAM soit plus faible que pour le modèle MCO (I de Moran de 0,337 contre 0,570 avec p < 0,001), il reste que le problème de la dépendance spatiale n’est pas corrigé.

moran.mc(resid(Modele.GAM2), W.Rook, nsim=999)

    Monte-Carlo simulation of Moran I

data:  resid(Modele.GAM2) 
weights: W.Rook  
number of simulations + 1: 1000 

statistic = 0.33664, observed rank = 1000, p-value = 0.001
alternative hypothesis: greater

7.3 Régression géographiquement pondérée

La régression géographiquement pondérée (geographically weighted regression - GWR, en anglais) a été proposée par Fotheringham et al. (2003) pour modéliser une variable continue. Depuis, plusieurs extensions ont été proposées, notamment des GWR mixtes, des GWR logistiques ou Poisson. Dans le cadre de cette section, nous abordons uniquement sa forme classique (variable dépendante continue).

7.3.1 Principe de base

Pourquoi recourir à la GWR?

Dans la section 7.1, nous avons vu que les modèles autorégressifs visent à contrôler la dépendance spatiale d’un modèle de régression classique (MCO), afin d’améliorer l’estimation des coefficients de régression. L’objectif des modèles de régression géographiquement pondérée est différent : ils visent à analyser les variations spatiales de la relation entre la variable dépendante et les variables indépendantes.

Autrement dit, les modèles GWR visent à explorer l’instabilité spatiale du modèle MCO afin d’analyser localement la relation entre la variable dépendante et les variables indépendantes. Pour une description détaillée en français de la GWR, consultez Apparicio et al. (2007).

Formulation de la GWR

Contrairement à la régression linéaire classique et aux modèles spatiaux autorégressifs qui produisent une équation pour l’ensemble du tableau de données, la GWR produit une équation pour chaque unité spatiale i et ainsi, des valeurs locales de R2, \(\beta_0\), \(\beta_k\), t de Student, etc. La résolution de cette équation de régression locale est aussi basée sur la méthode des moindres carrés et sur une matrice de pondération W(i) dont les valeurs décroissent en fonction de la distance séparant les unités i et j. Autrement dit, plus j est proche de i, plus sa pondération est élevée et donc plus son « rôle » dans la détermination de l’équation de régression locale de i est important.

De la sorte, la GWR est une extension de la régression linéaire multiple classique où \((u_i, v_i)\) représente les coordonnées géographiques du centroïde de l’unité spatiale et où les paramètres \(\beta_0\) et \(\beta_k\) peuvent varier dans l’espace (équation 7.9).

\[ y_i = \beta_0(u_i, v_i)+ \sum_{j=1}^k \beta_j(u_i, v_i)x_{ij}+ \epsilon_i \tag{7.9}\]

avec :

  • \((u_i, v_i)\), les coordonnées géographiques de l’unité spatiale i.
  • \(y_i\), la variable dépendante pour l’unité spatiale i.
  • \(\beta_0(u_i, v_i)\), la constante pour l’unité spatiale i aux coordonnées géographiques \((u_i, v_i)\).
  • \(\beta_j(u_i, v_i)\), le coefficient de régression pour la variable \(x_j\) (avec k variables indépendantes) pour l’unité spatiale i aux coordonnées géographiques \((u_i, v_i)\).
  • \(x_{ij}\), la valeur de la variable indépendante \(x_j\) pour l’unité spatiale i.
  • \(\epsilon_i\), le terme d’erreur pour l’unité spatiale i.

Fotheringham et al. (2003) proposent deux fonctions kernel pour définir la pondération W(i) dans le modèle GWR : une fonction gaussienne (équation 7.10) et une fonction bicarrée (équation 7.11) où \(d_{ij}\) représente la distance euclidienne entre les points i et j et b, le rayon de zone d’influence autour du point i (bandwidth). Il existe une différence fondamentale entre les deux : la fonction gaussienne accorde un poids non nul à tous les points de l’espace d’étude aussi loin soient-ils, tandis que la fonction bicarrée ne tient pas compte des points distants à plus de b mètres de i, tel qu’illustré à la figure 7.8 avec une valeur fixée à 5000 mètres en guise d’exemple.

\[ w_{ij} = exp[-.5(d_{ij}/b)^2] \tag{7.10}\]

\[ w_{ij} = [1-(d_{ij}/b)^2]^2 \text{ si } d_{ij}< b \text{, sinon } w_{ij}=0 \tag{7.11}\]

Figure 7.8: Fonctions kernel pour définir la matrice de pondération W(i)

Dans le modèle GWR, la valeur de b est soit fixée par la personne utilisatrice, soit optimisée avec la valeur de CV (cross-validation) ou celle de l’AIC. Notez qu’il est possible d’optimiser la taille de la zone d’influence à partir de la distance euclidienne ou du nombre de plus proches voisins.

7.3.2 Construction et analyse du modèle GWR dans R

Pour construire un modèle GWR dans R, nous utilisons le package spgwr (Bivand et Yu 2023). La construction d’un modèle GWR comprend les étapes suivantes :

  1. Sélection de la taille de la zone d’influence (bandwidth) optimale.

  2. Réalisation de la GWR avec la taille de la zone d’influence optimale.

  3. Comparaison des modèles MCO et GWR.

  4. Cartographie des résultats du modèle GWR (R2, coefficients, valeurs de t, etc.).

7.3.2.1 Définition de la taille de la zone d’influence

La sélection de la taille de la zone d’influence optimale est réalisée avec la fonction gwr.sel pour laquelle :

  • le paramètre gweight permet de spécifier une fonction kernel gaussienne (gwr.gauss) ou bicarrée (gwr.gauss).

  • le paramètre adapt permet de spécifier si vous optimisez le nombre de plus proches voisins (adapt=TRUE) ou la distance (adapt=FALSE).

library(spgwr)
## Optimisation du nombre de voisins avec le CV
bwaCV.voisins  <- gwr.sel(NO2 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                          data = LyonIris,
                          method = "cv",          # Méthode cv ou AIC
                          gweight=gwr.bisquare,   # gwr.gauss ou gwr.bisquare
                          adapt=TRUE,
                          verbose = FALSE,
                          RMSE = TRUE,
                          longlat = FALSE,
                          coords=cbind(LyonIris$X,LyonIris$Y))
## Optimisation du nombre de voisins avec l'AIC
bwaAIC.voisins <- gwr.sel(NO2 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                          data = LyonIris,
                          method = "AIC",          # Méthode cv ou AIC
                          gweight=gwr.bisquare,    # gwr.gauss ou gwr.bisquare
                          adapt=TRUE,              # adaptatif
                          verbose = FALSE,
                          RMSE = TRUE,
                          longlat = FALSE,
                          coords=cbind(LyonIris$X,LyonIris$Y))
## Optimisation de la distance avec le CV
bwnaCV.dist <- gwr.sel(NO2 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                           data = LyonIris,
                           method = "cv",     # méthode cv ou AIC
                           gweight=gwr.Gauss, # gwr.gauss ou gwr.bisquare
                           adapt=FALSE,       # non adaptatif
                           verbose = FALSE,
                           RMSE = TRUE,
                           longlat = FALSE,
                           coords=cbind(LyonIris$X,LyonIris$Y))
## Optimisation de la distance avec l'AIC
bwnaAIC.dist <- gwr.sel(NO2 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
                          data = LyonIris,
                          method = "AIC",      # méthode cv ou AIC
                          gweight=gwr.Gauss,   # gwr.gauss ou gwr.bisquare
                          adapt=FALSE,         # non adaptatif
                          RMSE = TRUE,
                          verbose = FALSE,
                          longlat = FALSE,
                          coords=cbind(LyonIris$X,LyonIris$Y))
## Affichage des résultats d'optimisation 
cat("Sélection de la taille de la zone optimale (bandwidth)",
    "\n avec le nombre de plus proches voisins :",
    "\n  CV =", round(bwaCV.voisins,4), "nombre de voisins =", 
    round(bwaCV.voisins*nrow(LyonIris)),
    "\n  AIC =", round(bwaAIC.voisins,4), "nombre de voisins =", 
    round(bwaAIC.voisins*nrow(LyonIris)),
    "\nSélection de la taille de la zone optimale (bandwidth) avec la distance :",
    "\n  CV =", round(bwnaCV.dist, 0),  "mètres",
    "\n  AIC =", round(bwnaAIC.dist, 0), "mètres")
Sélection de la taille de la zone optimale (bandwidth) 
 avec le nombre de plus proches voisins : 
  CV = 0.1818 nombre de voisins = 92 
  AIC = 0.1067 nombre de voisins = 54 
Sélection de la taille de la zone optimale (bandwidth) avec la distance : 
  CV = 1315 mètres 
  AIC = 1662 mètres

Les résultats ci-dessus montrent que le nombre de plus proches voisins pourrait être de 92 selon l’approche cross-validation et de 54 selon la méthode basée sur l’AIC. Si la valeur de b est basée sur la distance, elle serait alors optimale à 1315 et 1662 mètres selon les deux méthodes.

7.3.2.2 Réalisation de la GWR

Avec la fonction gwr, nous estimons un modèle GWR avec un kernel bicarré et un nombre optimisé de plus voisins selon la méthode CV, soit 92.

Modele.GWR <- gwr(NO2 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed,
              data = LyonIris,
              adapt=bwaCV.voisins,
              gweight=gwr.bisquare,
              hatmatrix=TRUE,
              se.fit=TRUE,
              coords=cbind(LyonIris$X,LyonIris$Y),
              longlat=F)

Le code ci-dessous permet de renvoyer les statistiques univariées des coefficients des 506 régressions locales, réalisées pour chacune des 506 entités spatiales (IRIS), et les statistiques d’ajustement du modèle (AIC, R2 global, etc.)

Modele.GWR
Call:
gwr(formula = NO2 ~ Pct0_14 + Pct_65 + Pct_Img + Pct_brevet + 
    NivVieMed, data = LyonIris, coords = cbind(LyonIris$X, LyonIris$Y), 
    gweight = gwr.bisquare, adapt = bwaCV.voisins, hatmatrix = TRUE, 
    longlat = F, se.fit = TRUE)
Kernel function: gwr.bisquare 
Adaptive quantile: 0.1818192 (about 92 of 506 data points)
Summary of GWR coefficient estimates at data points:
                  Min.   1st Qu.    Median   3rd Qu.      Max.  Global
X.Intercept. 12.429518 30.249511 38.619342 48.038863 60.098584 49.4330
Pct0_14      -1.094802 -0.360556 -0.215643 -0.047687  0.382801 -0.5335
Pct_65       -0.715331 -0.158253 -0.031353  0.076086  0.464992 -0.1505
Pct_Img      -0.331892 -0.049146  0.077177  0.240755  0.670433  0.2829
Pct_brevet   -0.655221 -0.221655 -0.084954  0.047835  0.598456 -0.2400
NivVieMed    -1.140895 -0.560649 -0.214717  0.193768  1.311228 -0.3162
Number of data points: 506 
Effective number of parameters (residual: 2traceS - traceS'S): 107.1278 
Effective degrees of freedom (residual: 2traceS - traceS'S): 398.8722 
Sigma (residual: 2traceS - traceS'S): 4.118116 
Effective number of parameters (model: traceS): 81.53263 
Effective degrees of freedom (model: traceS): 424.4674 
Sigma (model: traceS): 3.992025 
Sigma (ML): 3.656286 
AICc (GWR p. 61, eq 2.33; p. 96, eq. 4.21): 2945.674 
AIC (GWR p. 96, eq. 4.22): 2829.504 
Residual sum of squares: 6764.424 
Quasi-global R2: 0.783008 

7.3.2.3 Comparaison des modèles MCO et GWR

Le R2 global du modèle GWR est bien supérieur au modèle classique MCO (0,783 contre 0,283). Fotheringham et al. (2003) proposent plusieurs tests pour comparer les modèles GWR et classique qui sont implémentés dans le package spgwr (fonctions anova(Modele.GWR), anova(Modele.GWR, approx=TRUE), LMZ.F1GWR.test(Modele.GWR), LMZ.F2GWR.test(Modele.GWR).

Si les valeurs de p de ces tests sont inférieures à 0,05, alors le modèle GWR améliore de façon significative la capacité prédictive du modèle de régression globale, ce que confirment les résultats ci-dessous.

anova(Modele.GWR)
Analysis of Variance Table 
                    Df  Sum Sq Mean Sq F value
OLS Residuals     6.00 22346.0                
GWR Improvement 101.13 15581.6 154.078        
GWR Residuals   398.87  6764.4  16.959  9.0854
anova(Modele.GWR, approx=TRUE)
Analysis of Variance Table 
approximate degrees of freedom (only tr(S))
                     Df  Sum Sq Mean Sq F value
OLS Residuals     6.000 22346.0                
GWR Improvement  75.533 15581.6 206.290        
GWR Residuals   424.467  6764.4  15.936  12.945
LMZ.F1GWR.test(Modele.GWR)

    Leung et al. (2000) F(1) test

data:  Modele.GWR
F = 0.37946, df1 = 430.81, df2 = 500.00, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: less
sample estimates:
SS OLS residuals SS GWR residuals 
       22346.021         6764.424 
LMZ.F2GWR.test(Modele.GWR)

    Leung et al. (2000) F(2) test

data:  Modele.GWR
F = 3.4476, df1 = 142.92, df2 = 500.00, p-value < 2.2e-16
alternative hypothesis: greater
sample estimates:
  SS OLS residuals SS GWR improvement 
          22346.02           15581.60 

Un autre test (LMZ.F3GWR.test) permet de répondre à la question suivante : est-ce que les coefficients de régression du modèle GWR varient spatialement de façon significative? Les résultats ci-dessous démontrent que c’est le cas pour toutes les variables indépendantes et la constante (p < 0,001).

LMZ.F3GWR.test(Modele.GWR)

Leung et al. (2000) F(3) test

            F statistic Numerator d.f. Denominator d.f.     Pr(>)    
(Intercept)      2.2771       134.3880           430.81 1.629e-10 ***
Pct0_14          2.7767       141.7244           430.81 5.636e-16 ***
Pct_65           2.0918       169.0472           430.81 8.399e-10 ***
Pct_Img          1.9486       106.4400           430.81 1.550e-06 ***
Pct_brevet       2.4445       121.2830           430.81 1.629e-11 ***
NivVieMed        3.6926       138.8118           430.81 < 2.2e-16 ***
---
Signif. codes:  0 '***' 0.001 '**' 0.01 '*' 0.05 '.' 0.1 ' ' 1

7.3.2.4 Cartographie des résultats du modèle GWR

Dans un premier temps, nous ajoutons les valeurs locales des R2, des coefficients de régression et des valeurs de t dans la couche sf. Notez que les résultats locaux de la GWR sont stockés dans l’objet Modele.GWR$SDF.

## Récupération du R carré local
LyonIris$GWR.R2 <- Modele.GWR$SDF$localR2
## Récupération des coefficients de régression et calcul des valeurs de t locales
names(Modele.GWR$SDF)
 [1] "sum.w"              "(Intercept)"        "Pct0_14"           
 [4] "Pct_65"             "Pct_Img"            "Pct_brevet"        
 [7] "NivVieMed"          "(Intercept)_se"     "Pct0_14_se"        
[10] "Pct_65_se"          "Pct_Img_se"         "Pct_brevet_se"     
[13] "NivVieMed_se"       "gwr.e"              "pred"              
[16] "pred.se"            "localR2"            "(Intercept)_se_EDF"
[19] "Pct0_14_se_EDF"     "Pct_65_se_EDF"      "Pct_Img_se_EDF"    
[22] "Pct_brevet_se_EDF"  "NivVieMed_se_EDF"   "pred.se"           
VarsIndep <- c("Pct0_14", "Pct_65", "Pct_Img", "Pct_brevet", "NivVieMed")
for(e in VarsIndep){
  # Nom des nouvelles variables
  var.coef <- paste0("GWR.", "B_", e)
  var.t    <- paste0("GWR.", "T_", e)
  # Récupération des coefficients pour les variables indépendantes
  LyonIris[[var.coef]] <- Modele.GWR$SDF[[e]]
  # Calcul des valeurs de t pour les variables indépendantes
  LyonIris[[var.t]]    <- Modele.GWR$SDF[[e]] / Modele.GWR$SDF[[paste0(e, "_se")]]
}

Cartographie des R2 locaux

Le code ci-dessous permet ensuite de cartographier les R2 locaux de la GWR (figure 7.9).

library(tmap)
tm_shape(LyonIris)+
  tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
  tm_fill(col="GWR.R2", 
          palette="YlOrBr", 
          n=5, style="quantile",
          legend.format = list(text.separator = "à"),
          title = "R2 locaux")+
  tm_layout(frame=FALSE)+
  tm_scale_bar(breaks=c(0,5))

Figure 7.9: Cartographie des R carrés locaux de la GWR

Cartographie des coefficients de régression

Le code ci-dessous permet ensuite de cartographier les coefficients locaux de la GWR (figure 7.10).

Carte1 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.B_Pct0_14", palette="YlOrBr", n=4, style="pretty",
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "Moins de 15 ans (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)+tm_scale_bar(breaks=c(0,5))
Carte2 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.B_Pct_65", palette="YlOrBr", n=4, style="pretty", 
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "65 ans et plus (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)+tm_scale_bar(breaks=c(0,5))
Carte3 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.B_Pct_Img", palette="YlOrBr", n=4, style="pretty", 
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "Immigrants (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)+tm_scale_bar(breaks=c(0,5))
Carte4 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.B_Pct_brevet", palette="YlOrBr", n=4, style="pretty", 
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "Faible scolarité (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)+tm_scale_bar(breaks=c(0,5))
Carte5 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.B_NivVieMed", palette="YlOrBr", n=4, style="pretty", 
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "Niveau de vie (€1000)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)+tm_scale_bar(breaks=c(0,5))
tmap_arrange(Carte1, Carte2, Carte3, Carte4, Carte5, ncol = 2, nrow=3)

Figure 7.10: Cartographie des coefficients de régression de la GWR

Cartographie des valeurs de t

Pour cartographier les valeurs de t, nous utilisons les seuils de ± 1,96, 2,58 et 3,29, indiquant des seuils de signification à 5 %, 1 % et 0,1 % (figure 7.11).

classes.intervalles = c(-Inf, -3.29, -2.58, -1.96, 1.96, 2.58, 3.29, Inf)
Carte1 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.T_Pct0_14", palette="-RdBu", 
                  breaks = classes.intervalles,
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "Moins de 15 ans (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)
Carte2 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.T_Pct_65", palette="-RdBu",
                  breaks = classes.intervalles,
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "65 ans et plus (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)
Carte3 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.T_Pct_Img", palette="-RdBu", 
                  breaks = classes.intervalles,
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "Immigrants (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)
Carte4 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.B_Pct_brevet", palette="-RdBu", 
                  breaks = classes.intervalles,
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                  title = "Faible scolarité (%)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)
Carte5 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="GWR.T_NivVieMed", palette="-RdBu", 
                 breaks = classes.intervalles,
                  legend.format = list(text.separator = "à"),
                 title = "Niveau de vie (€1000)")+
          tm_layout(frame=FALSE, legend.outside = TRUE)+
          tm_scale_bar(breaks=c(0,5))
tmap_arrange(Carte1, Carte2, Carte3, Carte4, Carte5, ncol = 2, nrow=3)

Figure 7.11: Cartographie des valeurs de t de la GWR

Cartographie du nombre de variables significatives

Nous pouvons aussi cartographier le nombre de variables localement significatives aux seuils de 5 % et 1 %.

## Identifier la variable plus significative avec les valeurs de t
VarsT <- paste0("GWR.T_", c("Pct0_14", "Pct_65", "Pct_Img", "Pct_brevet", "NivVieMed"))
Lyon.df  <- st_drop_geometry(LyonIris)
Lyon.df <- abs(Lyon.df[,VarsT])
PlusSign <- VarsT[apply(Lyon.df[VarsT],1,which.max)]
PlusSign <- substr(PlusSign, 7, nchar(PlusSign))
MaxAbsTvalue <- apply(Lyon.df[VarsT], 1, max)
PlusSign <- ifelse(MaxAbsTvalue<1.96, "Aucune", PlusSign)
## Nombre de variables significatives au seuil de 5%, soit abs(t)= 1,96)
LyonIris$NbSignif_1.96 <- as.factor(rowSums(Lyon.df > 1.96))
LyonIris$NbSignif_2.58 <- as.factor(rowSums(Lyon.df > 2.58))
LyonIris$PlusSign      <- as.factor(PlusSign)
## Cartographie
Carte1 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="NbSignif_1.96", palette="Reds",
                 title = "Sign. au seuil de 5%")+
          tm_layout(frame=FALSE)+ tm_scale_bar(breaks=c(0,5))
Carte2 <- tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="NbSignif_2.58", palette="Reds", 
                 title = "Sign. au seuil de 1%")+
          tm_layout(frame=FALSE)
tmap_arrange(Carte1, Carte2, ncol=2, nrow=1)

Figure 7.12: Nombre de variables significatives aux seuils de 5% et 1%

Cartographie de la variable la plus significative avec la valeur de t

Finalement, le code ci-dessous permet de repérer la variable la plus significative au seuil de 5 %, c’est-à-dire avec la plus forte valeur absolue pour la valeur de t.

tm_shape(LyonIris)+ tm_borders(col="gray25", lwd=.5)+
          tm_fill(col="PlusSign", palette="Set1", 
                 title = "Variable la plus significative")+
          tm_layout(frame=FALSE)+ tm_scale_bar(breaks=c(0,5))

Figure 7.13: Variable indépendante la plus significative au seuil de 5 %

Extensions de la GWR classique

À titre de rappel, la GWR classique permet de modéliser une variable dépendante continue. Plusieurs extensions ont été proposées, notamment :

7.4 Quiz de révision du chapitre

Qu’est-ce que la dépendance spatiale d’un modèle de régression?
Relisez au besoin la section 7.1.1.
Dans un modèle SLX, l’autocorrélation est introduite au niveau de :
Relisez au besoin la section 7.1.2.1.
Dans un modèle SAR, l’autocorrélation est introduite au niveau de :
Relisez au besoin la section 7.1.2.2.
Dans un modèle SEM, l’autocorrélation est introduite au niveau de :
Relisez au besoin la section 7.1.2.3.
Dans un modèle mixte SDM, l’autocorrélation est introduite au niveau de :
Relisez au besoin la section 7.1.2.4.
Dans un modèle SDEM, l’autocorrélation est introduite au niveau de :
Relisez au besoin la section 7.1.2.5.
Comment est intégré l’espace dans un modèle généralisé additif?
Relisez au besoin la section 7.2.1.
Un modèle de régression géographiquement pondérée permet d’explorer
Relisez le deuxième encadré à la section 7.3.1.
Un modèle de régression géographiquement pondérée produit autant de régressions que d’entités spatiales dans le jeu de données à l’étude.
Relisez le deuxième encadré à la section 7.3.1.

7.5 Exercices de révision

Exercice 1. Réalisation de modèles de régression autorégressifs spatiaux

library(sf)
library(spatialreg)
# Matrice de contiguïté selon le partage d'un segment (Rook)
load("data/chap07/DonneesLyon.Rdata")
Rook <- poly2nb(LyonIris, queen=FALSE)
Rook <- poly2nb(LyonIris, queen=FALSE)
W.Rook <- nb2listw(Rook, zero.policy=TRUE, style = "W")
# Modèles
formule <- "PM25 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed"
Modele.SLX <- à compléter
Modele.SAR <- à compléter
Modele.SEM <- à compléter
Modele.DurbinSpatial <- à compléter
Modele.DurbinErreur <- à compléter

Correction à la section 12.7.1.

Exercice 2. Réalisation d’un modèle GAM

library(sf)
library(mgcv)
load("data/chap07/DonneesLyon.Rdata")
# Ajout des coordonnées x et y
xy <- à compléter
LyonIris$X <- à compléter
LyonIris$Y <- à compléter
# Construction du modèle
formule <- "PM25 ~  Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed"
Modele.GAM2 <- gam(NO2 ~  à compléter
                          à compléter,
                          data = LyonIris)
summary(Modele.GAM2)

Correction à la section 12.7.2.

Exercice 2. Réalisation d’un modèle GWR

library(sf)
library(spgwr)
load("data/chap07/DonneesLyon.Rdata")
# Ajout des coordonnées x et y
xy <- à compléter
LyonIris$X <- à compléter
LyonIris$Y <- à compléter
# Optimisation du nombre de voisins avec le CV
formule <- "PM25 ~ Pct0_14+Pct_65+Pct_Img+Pct_brevet+NivVieMed"
bwaCV.voisins  <- gwr.sel(à compléter)
# Optimisation du nombre de voisins avec l'AIC
bwaCV.voisins  <- gwr.sel(à compléter)
# Réalisation de la GWR
Modele.GWR <- gwr(à compléter)
# Affichage des résultats
Modele.GWR

Correction à la section 12.7.3.